Depuis sa création, l’Arcup a mené de nombreuses collectes sur la mémoire orale des habitants du Bocage Bressuirais et du Haut-Bocage Vendéen, sur la musique, la danse, les langues, les contes et légendes, les récits de vie, les rites et coutumes, l’évolution du monde rural, la mémoire immigrée… L’association a ainsi constitué au fil du temps un fonds documentaire inédit réunissant 1500 archives sonores, 400 photographies et 300 documents audio-visuels. Ce fonds a fait l’objet d’un dépôt au CERDO (Centre d’Études, de Recherches et de Documentation sur l’Oralité, de l’UPCP-Métive). Peu à peu, ces documents font l’objet d’une numérisation, d’une analyse documentaire et d’une intégration dans la base de données consultable en ligne.
Afin de transmettre ce patrimoine culturel immatériel, l’Arcup a conduit des projets qui vont de l’édition thématique (écrite ou sonore) à de plus vastes chantiers pour lesquels l’association obtient l’aide de partenaires financiers.
Ainsi, après le projet Opération Sauvetage, sauvegarde et valorisation d’un fonds documentaire sur la danse traditionnelle en nord Deux-Sèvres (exécuté en 2011-2012), l’association bénéficie en 2021-2022 d’un financement de l’Union Européenne (programme LEADER), de la région Nouvelle Aquitaine, de l’Agglo du Bocage Bressuirais et de la ville de Cerizay pour mener à bien la Valorisation du patrimoine chanté du nord Deux-Sèvres.
Un peu d’histoire : du terrain aux fonds documentaires
Nos premières collectes de musique et danse, chansons et contes, datent de l’année 1969, mais c’est le lancement de l’Opération Sauvetage de la Tradition Orale Paysanne par l’UPCP en 1971 et l’acquisition d’appareils d’enregistrement peu onéreux (mini K7, appareils photo 24×36 de base) qui permettront de multiplier les enquêtes sur le terrain (entretiens à domicile chez les témoins, veillées) au cours de stages réunissant deux à quatre jeunes collecteurs.
À partir de 1979, la collecte porte sur de nouveaux sujets, liés aux projets de l’association : le violoneux mythique Bourdounau, les « dires » des anciens, la danse avant-deux, la mémoire des dissidents, les personnages marginaux, la médecine populaire, les conscrits, la chasse, les exutoires de jeunesse, la mutation industrielle, la mémoire des migrants portugais, les rites du 1er mai.
Il ne suffisait pas de constituer un fonds documentaire unique sur la mémoire du Bocage, encore fallait-il que l’ensemble des documents puisse être sauvegardé, communiqué et valorisé.
Cette préoccupation a été présente très tôt : dès le milieu des années 70, des documents sonores sont ainsi déposés à la Phonothèque Nationale, dans le cadre d’un partenariat avec cette institution.
Mais le traitement documentaire nécessite un temps important (5 heures pour dépouiller intégralement une heure d’enregistrement). Les bénévoles de l’Arcup, à eux seuls, ne peuvent réaliser ce travail. Ce n’est véritablement qu’avec le dépôt au CERDO (Centre d’Études, de Recherches et de Documentation sur l’Oralité) créé par l’UPCP, que la moitié de ce fonds pourra être traitée et rendue consultable.